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Se lancer dans l’entrepreneuriat peut soulever de nouvelles questions dans ton couple. Comment gérer les conflits dans le couple quand l’autre a des peurs ou que des incompréhensions s’installent ? Comment faire pour les dépasser en rassurant l’autre ? J’ai bien connu cela, car Aimeric, mon mari, était plutôt fermé à l’entrepreneuriat. Et petit spoiler : maintenant il ne voudrait plus retourner au salariat. Mais cela est le résultat d’un long processus qui a pris presque six ans que nous pouvons découper en 3 grandes étapes.

1 – Des visions diamétralement opposées du travail 

Très clairement, avec Aimeric nous avions deux visions diamétralement opposées du travail. Mais aussi un rapport à l’argent différent. En tout cas, nous n’avions pas le même besoin de rassurance. Voici un rapide récapitulatif de la situation de départ.

Pour Aimeric, le salariat représentait le schéma classique d’un point de vue professionnel. Un CDI était le moyen de gagner de l’argent, et surtout de se sentir en sécurité. Le chemin était plutôt tracé et ça lui plaisait bien.

De mon côté, c’était tout l’inverse et c’est toujours le cas d’ailleurs ! J’ai besoin de vraiment trouver du sens à ce que je fais, de m’épanouir professionnellement et de pouvoir profiter de mes enfants au quotidien. Et cela, même si ça implique de gagner un peu moins d’argent (même si ce n’est pas du tout une fatalité).

Du coup, lorsque j’ai monté ma première entreprise, cela a suscité énormément d’incompréhensions. De nombreux conflits sont apparus dans notre couple. Les peurs d’Aimeric parmi lesquelles on pouvait compter la crainte des fins de mois difficiles, la peur d’investir, l’absence de visibilité, etc. sont remontées d’un coup.

Bon il faut dire que je m’y étais mal prise pour ce premier projet. Mauvais choix de statut juridique, mauvaise politique tarifaire, etc. on finit par avoir raison de la rentabilité de mon activité. Même si ça marchait plutôt pas mal, je perdais de l’argent. J’avais encore les allocations chômage, mais elles allaient prendre fin et le peu que j’avais, je le mettais dans l’entreprise.

Aimeric m’a alors mis la pression pour que je ferme cette structure.

Avec le recul, je me rends compte qu’il a eu raison. Mais sur le moment, je l’ai très mal vécu. J’ai eu l’impression de devoir faire face à un chantage. 

A ce moment-là de notre vie, il avait besoin de stabilité. D’autant plus que nous venions d’avoir notre première petite fille.

C’est donc sans la moindre motivation que j’ai commencé à chercher un travail salarié. Je me sentais en cage et j’avais l’impression de sacrifier ma liberté et même ma maternité.

2 – Le début du rapprochement de la perception de l’entrepreneuriat dans notre couple

Dans le cadre de ma recherche d’emploi, j’ai trouvé un poste, mais en freelance. J’ai eu plusieurs clients, ce qui m’a permis d’avoir des revenus récurrents suffisants.

J’échangeais alors mon temps contre de l’argent en tant que prestataire de service dans le marketing digital. 

Pour Aimeric, c’était rassurant notamment parce qu’il n’y avait pas d’investissement à faire. Cela lui a permis de voir que l’entrepreneuriat pouvait nous permettre de vivre et même très confortablement.

Mais lorsque deux de mes clients ont fait faillite, les anciennes craintes ont refait surface. 

Nous avions augmenté notre niveau de vie puisque nos revenus nous le permettaient. Sauf, que si je ne trouvais pas de nouveaux clients, nous n’allions plus pouvoir continuer ainsi.

Même si je n’étais pas responsable du sort de mes clients, j’ai moi aussi commis des erreurs. J’ai eu le tort de considérer que mon chiffre d’affaires était égal à mon salaire. Je n’ai rien réinvesti dans mon activité, ni gardé de la trésorerie. 

Nouvelle sensation d’échec pour moi tant du point de vue personnel que professionnel. J’étais très contente de la vie que je menais, nous venions d’avoir notre deuxième enfant, et je ne me voyais pas du tout redevenir salariée.

Toutefois, je commençais à sentir que j’avais fait le tour de mon activité. 

Je me suis donc mise à chercher un emploi salarié. Il faut le dire, c’était aussi pour éviter de nouveau conflit dans mon couple.

Finalement, j’ai trouvé un post toujours dans le marketing dans lequel je me suis lancée sans trop réfléchir tellement tout est allé très vite. Aimeric lui était ravie et moi je jonglais avec entre mon emploi, les enfants et mes dernières missions en tant qu’entrepreneur.

Je n’ai pas pu me résoudre à fermer ma micro-entreprise. J’avais trop besoin de garder cette liberté. Pour moi, la fermer cela aurait voulu dire que c’était définitivement fini.

3 – Le socle commun de notre couple : notre vision de la vie

Je n’ai même pas tenu un an dans cette situation. Ma décision de démissionner a également coïncidé avec un changement de vie plus général pour toute la famille. Nous avons décidé de changer de région. Nous avons donc dû tout recommencer à zéro, y compris me construire un nouveau réseau professionnel.

Et surprise : Nous avons avons décidé de créer une nouvelle entreprise ensemble !

Cela a été possible parce qu’Aimeric a littéralement changé de point de vue. Il s’est demandé comment il voulait vivre. Or, le salariat ne lui semblait plus si adapté que cela puisqu’il souhaitait profiter de notre vie de couple, des enfants et ne plus dépendre de quelqu’un. Il ne voulait plus donner sa force de travail pour enrichir quelqu’un d’autre. Il voulait qu’elle serve ses objectifs et ceux de notre famille.

L’un comme l’autre on a arrêté d’être en pilote automatique et d’agir comme la société le voulait. Car finalement, même moi je continuais à agir comme une salariée même si j’étais à mon compte.

On s’est donc demandé si le travail ne pouvait pas prendre une autre forme.

Et même si cette première aventure entrepreneuriale commune s’est soldée par un échec, c’est aussi ce qui m’a donné la légitimité dont j’avais besoin pour créer Bazik et accompagner les femmes qui veulent entreprendre.

Nous sommes désormais en phase et notre couple repose sur socle commun, notre famille. Du coup, on façonne le travail pour qu’il nous permette de poursuivre nos objectifs.

Ce que l’on retient c’est qu’il est vraiment important de communiquer et de se mettre à la place de l’autre pour comprendre pourquoi il agit ainsi. Quelle est sa bonne raison pour avoir cette réaction ?

Et le Human Design nous a vraiment permis d’aller encore plus loin. Cette méthode nous a permis de mieux nous connaître, d’aimer qui l’on est vraiment. Depuis, nous sommes beaucoup plus tolérants l’un envers l’autre. Les conflits dans notre couple sont désormais quasiment inexistants !

Pour finir sur cette question de l’entrepreneuriat et des conflits dans le couple, j’aurai deux conseils à te donner :

  • verbalise autant que possible même si c’est par écrit ou en note vocale. Ton conjoint a peut-être l’impression de te soutenir, même si toi tu ne le perçois pas comme ça ;
  • entoure toi de personnes qui comprennent ce que tu vis, échange avec d’autres entrepreneures.
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